
Jeudi 18 mars, le parlement espagnol a adopté une loi qui dépénalise l’euthanasie. Une nouvelle mesure qui suscite la désapprobation de la Conférence des évêques espagnols.
Vingt-huit après le début du débat sur l’euthanasie en Espagne, avec le cas de Ramón Sampedro, qui avait demandé à la justice l’autorisation d’être aidé à mourir, le parlement espagnol a vécu jeudi 18 mars une « journée historique » affirme El Periodico. La loi qui dépénalise l’euthanasie et qui entrera en vigueur dans trois mois, a été adoptée par 202 députés sur 350.
Une nouvelle législation condamnée par la Conférence épiscopale espagnole. L’approbation de cette loi « est une mauvaise nouvelle » écrit le secrétaire général de la conférence épiscopale espagnole, Mgr Luis Argüello, dans un communiqué publié quelques heures après l’adoption de la loi par le parlement.
Les évêques estiment que les soins palliatifs ne sont pas utilisées de la bonne manière et que la mise en place d’une « politique adéquate de soins palliatifs » pourrait être une alternative souhaitable à l’euthanasie.
« Il est dramatique qu’en Espagne, 60 000 personnes meurent chaque année dans des souffrances auxquelles on peut remédier par une politique adéquate de soins palliatifs. »
L’épiscopat espagnol souhaite promouvoir une « culture de la vie » et affirme que c’est le moment de « promouvoir l’objection de conscience » et de proclamer :
« Vous ne tuerez point, vous ne causerez pas de manière décisive la mort pour soulager la souffrance, mais au contraire, vous prendrez soin, pratiquerez la tendresse, la proximité, la miséricorde, l’encouragement, l’espoir pour ces personnes qui sont dans la dernière étape de leur existence, peut-être dans des moments de souffrances qui ont besoin de réconfort, de soins et d’espoir. »
Cette législation fait de l’Espagne le sixième pays du monde à légaliser cette pratique après les Pays-Bas, le Canada, la Belgique, le Luxembourg et la Nouvelle-Zélande. La loi espagnole va ainsi autoriser à la fois le suicide assisté, dans ce cas le patient s’administre lui-même le médicament qui cause la mort sous surveillance médicale, et l’euthanasie, c’est à dire l’administration par le médecin de ce médicament.